La saga familiale de Desevedavy

Avant de devenir une saga familiale, la maison fondée en 1942, doit son existence, avant tout, à un homme, passionné de musique. Son nom : Jules Desevedavy.

Ce jeune accordeur de pianos (aveugle depuis l’âge de 8 ans), rendait visite à ses clients en tandem (piloté par sa femme) avant d’ouvrir sa première boutique dans le centre-ville de Nantes où il commercialise pianos et harmoniums.

En 3 générations, la maison Desevedavy Pianos est devenue une véritable institution.

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L’accord parfait entre tradition et modernité

Aujourd’hui gérée par Vincent Morin-Desevedavy, petit-fils du fondateur et pianiste passionné, l’entreprise innove (pianos numériques, claviers et synthétiseurs électroniques). Tout en restant attachée à ses racines, au métier de « facteur de pianos », et à la tradition des pianos acoustiques.

Avec l’amour de la musique chevillé au corps, l’ensemble du personnel accomplit sa mission avec passion et professionnalisme. Laissant toujours la place à l’écoute. Et ainsi garantir la satisfaction du client, qu’il soit pianiste débutant, confirmé ou professionnel.

 

Un magasin unique en Europe !

Ouvert en 2016, et exclusivement consacré aux pianos, claviers et orgues, cet espace de plus de 1350 m² a été élu « Meilleur magasin de pianos d’Europe » lors du Salon International de la Musique de Francfort d’avril 2017.

Un jury professionnel (constitué de membres de la Society Of Music Merchants) a en effet attribué à la maison Desevedavy Pianos un « EMIDA » (European Music Instrument Dealer Award). Cette distinction a souligné la qualité du choix exposé, la pertinence du conseil et l’expertise technique de la maison.

Situé en bordure du périphérique de Nantes, et doté d’un grand parking gratuit, ce showroom est accessible en moins d’une heure d’Angers, de Rennes, de La Roche-sur-Yon, de La Baule ou de Vannes. Bon nombre de clients viennent même de plus loin, pour avoir l’opportunité de bénéficier du choix et de l’expertise de la Maison (jusqu’à Brest !).

Venez, vous aussi, découvrir cet espace exceptionnel !

 

L’histoire de la Maison :

« A toute chose, malheur est bon »

 

Né en 1918, Jules Desevedavy est le 3ème des 5 enfants d’une famille d’agriculteurs vivant près de Rennes. Durant l’année de ses 9 ans, il est victime d’un banal accident domestique : Il se crève un œil avec un couteau. Mal soigné dans une clinique débordée par les blessés de guerre, il va contracter une infection du canal optique qui, comme Louis Braille avant lui, lui fera perdre en quelques mois l’usage de son autre œil. Devenu aveugle, ce jeune paysan vit le drame de ne plus pouvoir assurer les travaux dans les champs de la modeste ferme familiale. Adolescent, il est alors placé dans un établissement spécialisé pour non-voyants, la Persagotière à Nantes. Là-bas, il découvrira la musique, les instruments (l’orgue, le piano, le violon…) et se formera au métier d’accordeur de pianos. Il nourrira une véritable passion pour ce métier d’art dans lequel il excelle grâce à une ouïe surdéveloppée et une précision absolue des gestes, atouts reconnus des aveugles et malvoyants.

A la fin des années 30, Jules est organiste dans la paroisse de Pont-Saint-Martin dans la banlieue de Nantes. Parallèlement, il poursuit sa formation de facteur de pianos chez un certain Monsieur Cercler, aveugle lui aussi, qui a été le premier accordeur professionnel de la région et qui exploite depuis 1918 un magasin de pianos et d’harmoniums au 57 rue du Maréchal Joffre à Nantes.

Jules y effectue son compagnonnage jusqu’en 1942 où son maître d’apprentissage exprime le désir de prendre sa retraite et propose à son jeune apprenti de reprendre son commerce.

Les difficultés liées à cette période de guerre et la concurrence vive à l’époque (on compte alors plus d’une vingtaine de magasins de pianos à Nantes !) ne dissuadent pas Jules qui y voit l’opportunité de vivre de sa passion.

En juin 1942, en pleine occupation, la Maison Desevedavy voit le jour.

Un mois plus tard, Jules se mariera avec Marguerite, une jeune femme rennaise qu’il connait depuis ses 9 ans ! En effet, alors qu’il était soigné à l’hôpital de Rennes, il recevait régulièrement la visite d’une fillette de 8 ans, qui avec ses parents avait l’habitude de rendre visite tous les dimanches aux blessés de guerre et aux enfants malades dans les hôpitaux.

Toute sa vie, Marguerite sera les yeux de Jules, et ensemble ils feront grandir leur Maison.

L’entreprise deviendra une institution grâce à ce couple passionné qui consacrera toute sa vie à la musique et au piano en particulier.

 

« De l’ombre à la lumière »

 

Très vite, la Maison Desevedavy va faire parler d’elle. Dès août 1942, soit quelque mois seulement après la reprise de l’entreprise Cercler, Jules inonde les journaux locaux de petites annonces. Très tôt, Jules avait compris l’intérêt de la communication. Il a le génie de mettre en avant ses forces, même lorsqu’elles proviennent de on handicap : Chacun sait qu’en perdant la vue, on compense en développant d’autres sens. Il revendiquera ainsi sa cécité pour mettre en avant ses talents d’accordeur de piano.

Mais la première année d’activité sera difficile. Les bombardements alliés qui touchèrent durement la ville de Nantes à partir de 1943 contraignent Jules et Marguerite à fermer leur magasin et à s’exiler à Pont-Saint-Martin.

Pour satisfaire le quotidien, Jules reprend alors du service en tant qu’organiste à la paroisse où il assure à nouveau la liturgie des messes dominicales.

En ces temps perturbés, Jules parvient à fidéliser et à développer la clientèle de son prédécesseur. Il accorde les pianos chez les particuliers en se déplaçant en tandem, piloté par sa femme Marguerite. A ses petits-enfants il racontera avec fierté qu’ils se déplaçaient ainsi jusqu’aux confins de la Vendée ! Mais Jules devra vite soulager Marguerite, fragile des hanches et des articulations, en ayant recours à des « garçons de course ».

Ce n’est qu’en novembre 1946 que Jules et Marguerite regagneront leur magasin du centre-ville de Nantes. Et dès la réouverture des manufactures de pianos, Jules est un des premiers à les contacter pour reconstituer un stock d’instruments à proposer à ses clients. La motivation et la volonté de ce jeune aveugle fait l’admiration et il parviendra à obtenir la distribution des pianos PLEYEL sur Nantes.

Malgré les difficultés d’approvisionnements qui perdurent à cette période, Jules comprend l’envie de la population à se faire à nouveau plaisir et il devine l’impact qu’aura la reprise en 1947 de la foire commerciale de Nantes (qui se déroulait encore au Champ de Mars). Ce pari marquera un nouveau départ pour DESEVEDAVY PIANOS. Jules et Marguerite y réaliseront en effet de nombreuses ventes, et connaîtront un succès retentissant. Dès lors, les autres grandes marques de l’époque (dont GAVEAU, et ERARD) comprennent qu’il sera difficile de contourner la Maison Desevedavy sur le marché nantais. Elles étofferont la gamme des pianos présentés dans le petit magasin de la rue du Maréchal Joffre.

C’est déjà à l’époque le début d’une relation de confiance entre les grandes manufactures de pianos et la Maison Desevedavy.

Par ailleurs, Jules est convaincu de la nécessité de pouvoir entretenir et réparer les instruments qu’il vend, et il mettra toujours au premier plan l’importance d’un service technique de haute qualité.

Dans ce cadre, il s’entourera toujours d’accordeurs aveugles ou mal-voyants, réputés pour être les meilleurs dans ce domaine.

D’ailleurs, Jules maintiendra longtemps des liens étroits avec ses camarades de la Persagotière. Ceux qui n’avaient pas embrassé une carrière d’accordeur de pianos étaient souvent devenus professeurs de piano ou organistes dans les églises de la région. Ils ne manquaient pas de recommander les services de Jules Desevedavy à leurs élèves et assuraient ainsi la promotion de la boutique.

Bien avant que ces concepts deviennent à la mode, Jules avait bien compris les valeurs de l’inclusion sociale et la force du « réseau » dans les affaires !

L’entreprise ne cessera ensuite de croître, agrandissant progressivement la surface du petit magasin du 57 rue du Maréchal Joffre : La boutique s’étendra sur le magasin voisin au numéro 55 puis sur l’usine de textile située à l’arrière du magasin créant ainsi sur une surface de près de 1000 m² offrant un grand espace d’exposition pour les pianos droits et à queue et permettant de développer l’atelier des facteurs de pianos.

Dans les années 70, la notoriété de l’entreprise dépasse les frontières de la ville de Nantes et Jules prend l’initiative d’ouvrir un second magasin à Angers qui connaîtra plusieurs implantations jusqu’à un magasin situé au 59 Boulevard Foch qui rencontrera un vif succès.

Puis à la fin des années 80, un troisième magasin verra le jour en centre-ville de Nantes. Il sera ensuite transféré en périphérie (sur la route de Vannes à Saint-Herblain) au début des années 2000 avec une nouvelle enseigne « Alliance Musique » qui se voulait plus jeune et plus moderne pour le développement des guitares et des percussions.

Déjà Jules avait compris l’importance de s’adapter à l’évolution des produits et à ne pas rester ancré dans le passé.

Durant toutes ces années, l’entreprise grandit au rythme de ses succès commerciaux et grâce à la confiance et à la fidélité de ses clients, toujours plus nombreux.

Jules est fier d’avoir pu développer son activité. Mais ses plus grandes satisfactions reposeront sur ses relations permanentes avec les artistes qu’il admire et qu’il aime accompagner au travers des plus grands festivals de la région (en particulier le festival de La Folle Journée de Nantes dont il sera partenaire dès la 1ère édition).

Jules et Marguerite auront toujours vécu dans leur modeste appartement, situé juste au-dessus du magasin historique de la rue du Maréchal Joffre. Après le décès de Marguerite en 2008, et malgré la douleur du deuil, Jules ne perdra jamais le réflexe d’ouvrir sa boutique le matin et de la fermer le soir.

Jusqu’à sa mort en janvier 2009, en plein festival de La Folle Journée consacrée, cette année-là, à Jean-Sébastien BACH, son compositeur préféré.

 

Vincent, dans les pas de Jules…

L’entreprise est alors orpheline. Vincent Morin-Desevedavy, petit-fils du fondateur, est alors sollicité par la famille Desevedavy pour gérer la Maison.

Profondément motivé par la volonté de maintenir l’activité créée par son grand-père, Vincent rachète l’entreprise familiale en avril 2011 après une période d’observation et de diagnostic.

Il adopte alors un crédo qui guidera chacune de ses décisions futures : « Tradition et modernité ».

Il tient en effet à conserver intacts les fondamentaux traditionnels de l’entreprise (la qualité, le savoir-faire technique, le conseil…) et veut maintenir son ancrage territorial et ses partenariats avec les conservatoires et les écoles de musique de la région… ; Tout en apportant de la modernité (par la définition d’une nouvelle vision d’entreprise et la mise en place de nouvelles méthodes de commerce).

Vincent décidera alors de mener un recentrage sur le cœur de métier de l’entreprise pour redevenir « spécialiste du piano » (qu’il faut entendre au sens large : pianos acoustiques et numériques, claviers électroniques et orgues liturgiques). Il reprendra ainsi l’enseigne historique de l’entreprise « DESEVEDAVY PIANOS ».

Il souhaitera aussi un recentrage sur un seul et unique point de vente, et s’attachera à dynamiser la présence de l’entreprise sur internet.

 

La folle décennie

Commence alors la mise en œuvre d’un profond changement d’organisation et un flux incessants de décisions audacieuses :

  • 2014 : Fermeture du petit magasin de guitares et batteries de la route de Vannes.
  • 2014 : création de www.dorélami.fr, un des tous premiers sites internet marchands exclusivement dédiés aux pianos et aux claviers.
  • 2015 : Fermeture du magasin d’Angers.
  • 2016 : Transfert du magasin historique de Nantes (rue Maréchal Joffre) vers un tout nouveau magasin au Rond-Point du Croisy à Orvault, en périphérie de Nantes. Une innovation majeure sur le marché : 1350 m² exclusivement dédiés au piano, c’est du jamais vu !
  • En avril 2017, ce nouveau magasin reçoit un EMIDA (European Music Instruments Dealer Award), prix du meilleur magasin d’Europe décerné par un jury de professionnels lors du Salon International de la Musique à Francfort.
  • En juillet 2018, l’entreprise se dote d’un entrepôt logistique à proximité du magasin pour bénéficier d’une capacité de stockage de plusieurs centaines de pianos numériques. Un outil rendu nécessaire pour accompagner le développement des ventes sur internet en garantissant une disponibilité permanente, des livraisons express chez les particuliers ou le Click&Collect en 30 minutes !

 

Parallèlement à cette profonde mutation, l’entreprise maintient ses traditions, étoffe son équipe technique, et développe plus que jamais la qualité de son savoir-faire de facteur de pianos.

  • En novembre 2018 : L’équipe technique est récompensée par un 1er Prix, mention spéciale des Métiers d’Art, lors des 1ers trophées de l’excellence de l’Artisanat, co-organisés par la Chambre des Métiers de la Loire Atlantique et la Région des Pays de la Loire.

 

L’atelier Desevedavy représente aujourd’hui plus de la moitié du personnel de la Maison et compte parmi les plus importants en France.

La Maison veille aussi à la transmission des savoirs, en accueillant de nombreux apprentis, en parallèle de leur formation à l’ITEMM (l’Institut Technologique Européen de la Musique).

 

  • Fin 2020, Vincent Morin-Desevedavy est invité à intégrer le Bureau National d’EUROPIANO France, le Syndicat Professionnel des Facteurs de Pianos.

Il s’inscrit ainsi dans la continuité de son grand-père qui, bien longtemps avant lui, a occupé des fonctions similaires au sein de cette même association qui s’appelait à l’époque AFARP (Association Française des Facteurs, Accordeurs et Restaurateurs de Pianos).

Jules y a joué un rôle important en étant, notamment, un des pères fondateurs de l’ITEMM, l’Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique, basé au Mans. La seule école aujourd’hui qui forme aux métiers de facteur, accordeur et technicien de pianos.

Pour maintenir cette tradition corporatiste et pouvoir ainsi partager les bonnes pratiques tout en les faisant évoluer, DESEVEDAVY PIANOS est aujourd’hui adhérente de la CSMM (la Chambre Syndicale des Métiers de la Musique). L’objectif de cette institution est d’assurer la représentation de notre métier si particulier auprès des instances gouvernementales. Une tâche ardue tant notre métier est à mi-chemin entre la Culture et l’Economie !

 

  • Enfin, tout comme son grand-père avant lui, Vincent Morin-Desevedavy a été élevé en septembre 2021 au rang de Maître Artisan en Métier d’Art par la Chambre des Métiers de la Loire Atlantique. Distinction honorifique qui souligne un savoir-faire de haute tradition, et qui symbolise l’engagement et la volonté de le transmettre.